La directrice en charge des réparations, Theze Aurore Makaba, a ouvert la rencontre en retraçant les deux événements majeurs ayant motivé cette initiative. D’une part, le conflit communautaire de 2023 dans la commune de Lubunga, qui a provoqué un important déplacement des populations Mbole, Lengola, et Kumu, regroupées aujourd’hui dans des camps ou hébergées par des familles d’accueil. D’autre part, le traumatisme persistant causé par les affrontements armés depuis l’an 2000, en particulier la guerre de six jours, qui ont mis à mal les équilibres sociaux et brisé la cohésion locale.
« Le projet Mesures Provisoires Urgentes (MPU) que nous lançons aujourd’hui vise 3 000 ménages, soit environ 18 000 personnes, avec un budget de 4,3 millions de dollars. Le PACS, quant à lui, s’adressera à quelque 100 000 ménages, mobilisant 120 000 jeunes et leaders communautaires, pour un montant de 300 000 dollars », a précisé Emmanuelle Zandi, directrice générale adjointe en charge des opérations.
Mme Zandi a également rappelé que le FONAREV avait entamé, en amont, plusieurs actions préliminaires. Ainsi, plus de 1 200 personnes ont déjà bénéficié de consultations dans le cadre des cliniques mobiles organisées en décembre à Kongakonga, Saint-Gabriel et Lubunga. Trente-sept victimes, amputées de leurs membres, ont reçu des prothèses vendredi 06 juin, et un forage d’eau potable d’une capacité de 15 000 litres a été mis en service à Lubunga, desservant jusqu’à 3 000 familles par jour.
Au nom des organisations partenaires, Sandrine Lusamba, coordinatrice nationale de l’ONG Sofepadi, a salué cette dynamique collective. Elle a insisté sur l’importance du suivi rigoureux, de la qualité des interventions et de la mise au centre des victimes dans chaque étape du projet.
« L’union de nos expertises, notre expérience acquise dans d’autres crises et la méthode rigoureuse du FONAREV sont les bases solides sur lesquelles nous allons bâtir la réussite de cette initiative », a-t-elle déclaré.
Avec EduPax, c’est une promesse de reconstruction qui se dessine. Au-delà des mots, ce programme marque un engagement ferme pour transformer la douleur des survivants en espoir partagé. À Kisarani, la paix ne se rêve plus seulement, elle commence à s’écrire.
Dido LIBOGA