À Mambasa, la frustration grandit. La mini-centrale photovoltaïque, inaugurée en grande pompe le 19 novembre 2024 par le gouverneur militaire Johnny Luboya Nkashama, est en panne depuis maintenant trois semaines. Une situation qui plonge le centre de Mambasa dans l’obscurité, suscitant la colère et l’incompréhension de la population, qui s’interroge désormais sur l’utilité de cette infrastructure.
Dans une interview exclusive accordée à la rédaction centrale de Congo1.cd, Me Laurent Kyeya revient sur les raisons de cette défaillance.
« En fait, on a toujours dit : ce qui commence mal finit toujours mal. Vous savez, lorsque le gouverneur est venu inaugurer notre mini-centrale photovoltaïque, nous avons été parmi ceux qui ont décrié son attitude parce qu’il est venu en homme en promenade et aussitôt reparti, sans s’assurer de la maintenance ou de la protection ou de la gestion de cette centrale. Voilà aujourd’hui la population mambasienne, qui commençait déjà à s’habituer au courant, n’en a plus. Et cela, c’est à cause de la mauvaise gestion de cette centrale photovoltaïque qui commençait à swapé et aidait la population. »
Pour Me Kyeya, les responsabilités sont partagées. Il dénonce la légèreté avec laquelle le projet a été lancé.
« C’est donc pour nous l’occasion de crier une fois de plus sur la méthodologie qu’avait appliquée l’autorité provinciale. Pour cette raison, la centrale a été inaugurée sans qu'on mette les garde-fous. Le garde-fou, pour dire : le gouverneur devait s’assurer de l’entreprise qui pourrait faire la maintenance, désigner les responsables qui allaient assurer la suite de cette œuvre qui a coûté beaucoup d’argent aux partenaires.»
Mais l’homme de loi n’épargne pas non plus les habitants de Mambasa, ni leurs autorités locales.
« Oui, la population de Mambasa est victime et aussi auteur de ce qui nous arrive (...). Nous avions aussi demandé à la population, aux autorités locales et forces vives de Mambasa de se mettre avec des jeunes pour définir comment est-ce que cette histoire va être gérée. Il est inconcevable que, depuis son inauguration jusqu’à ce jour, cette mini-centrale soit en train d’être gérée par des Ougandais. Aujourd’hui, elle est en panne, on ne sait chez qui on va s’adresser. Une fois de plus, nous sommes à la fois victimes et aussi co-auteurs de ce malheureux événement. »
Malgré tout, Me Kyeya garde une note d’espoir.
« Il n’est pas encore tard, parce que tous les éléments sont encore là. Si c’est une panne, il est encore temps que les populations, les autorités, les différentes forces vives de Mambasa puissent enfin se mettre ensemble pour statuer et voir comment trouver une solution définitive à ce fléau qui est en train d’engrainer à ce jour Mambasa dans le manque de courant. »
Ainsi, huit mois après son lancement, l’avenir de cette mini-centrale reste incertain, alors que l’ombre d’une mauvaise gouvernance continue de planer sur cette réalisation pourtant porteuse d’espoir.
Néhémie Paluku