Un atelier pratique s’est tenu le 3 juillet 2025 à l’Université de Kisangani pour former femmes, jeunes et étudiants à la transformation du manioc en produits à haute valeur ajoutée. L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet CVCD soutenu par l’USAID.
Dans la cour de la minoterie de la Faculté des sciences de l’Université de Kisangani, l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) a organisé un important atelier de formation axé sur la transformation du manioc. Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet de développement des chaînes de valeur du manioc en appui à la sécurité alimentaire et à l’industrie du pain (CVCD), financé par l’USAID.
L’atelier visait à renforcer les capacités techniques des femmes et des jeunes dans la transformation du manioc en produits de haute qualité, notamment la farine panifiable et le fufu. Il s’agissait aussi de promouvoir l’utilisation de ces produits dans la filière boulangère et d’accroître la disponibilité de produits transformés compétitifs sur le marché local.
August Milambo, chef de division provinciale de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, a salué l’engagement de l’IITA.
« Ceux qui consomment le manioc doivent en exploiter tous les dérivés : fufu, galette, le pain et surtout la farine panifiable, véritable opportunité pour augmenter les revenus des femmes commerçantes », a-t-il déclaré.
Il a souligné que « plus la transformation est de qualité, plus les produits deviennent compétitifs et abordables », appelant à une approche intégrée allant de la culture à la commercialisation.
L’ingénieur Patrick Batsumirwa, assistant à la transformation des produits agricoles à l’IITA, a précisé que les bénéficiaires de la formation provenaient de divers horizons : étudiants de l’Institut Facultaire Agro de Yangambi (IFA), femmes cultivatrices, vendeuses de galettes, gâteaux et farine de manioc.
« Il était important de les sensibiliser sur la qualité supérieure du fufu et de la farine panifiable que produit désormais la minoterie de la faculté des sciences. Ce sont des produits capables d’être mélangés à la farine de blé dans la fabrication de pains, réduisant ainsi les coûts pour les boulangers », a-t-il expliqué.
Plusieurs associations locales, dont Début Boyoma, ont pris part à la session. Martin Umba, représentant de la FAO, a salué les résultats visibles sur le terrain.
« L’IITA est un catalyseur d’autonomisation économique », a-t-il affirmé, en louant les progrès accomplis par les femmes membres de l’association.
L’ingénieure Eugénie Lokonda, chercheuse à l’IFA Yangambi, a, de son côté, exhorté l’IITA à étendre ce programme dans les écoles, les centres de formation et les églises, pour permettre à un plus grand nombre d’accéder à ces nouvelles compétences techniques agricoles.
Parmi les témoignages recueillis, celui de Valérie, cultivatrice du PK6, se veut porteur d’espoir : elle affirme avoir désormais une meilleure maîtrise du processus de production d’une bonne farine de manioc. Une autre participante, commerçante de farine transformée à la minoterie, a souligné l’évolution de son activité : « Au début, il était difficile d’écouler la marchandise, mais aujourd’hui, les commandes augmentent, preuve que la qualité est au rendez-vous. »
Enfin, le professeur Didy Onautshu, chef du département de sciences et biotechnologie de l’Université de Kisangani, a présenté la minoterie comme un laboratoire de transformation agricole intégré au sein de la faculté.
« L’objectif primordial, c’est d’abord la transformation des produits agricoles, notamment le maïs, le soja et le manioc. Notre département a comme vocation de former les jeunes entrepreneurs, raison pour laquelle nous avons trouvé intéressant de créer cette unité de transformation », a-t-il conclu.
Judith Basubi