RDC : Le Professeur Edho Mukendi soutient l’admission des filles enceintes dans les écoles publiques nationales

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En République démocratique du Congo, une controverse alimente actuellement les débats sur les réseaux sociaux et dans les médias à la suite de la circulaire du ministère de l’Éducation autorisant l’admission des filles enceintes dans les écoles primaires et secondaires. Si pour certains cette décision représente une avancée sociale majeure, d'autres la jugent inacceptable, estimant qu’elle banaliserait les grossesses précoces en milieu scolaire.

Au cœur de cette polémique, le professeur Edho Mukendi, travailleur social et enseignant d’universités, prend clairement position en faveur de cette réforme éducative. Il salue l’initiative ministérielle et soutient qu’elle est non seulement légitime mais aussi nécessaire dans un pays où les jeunes filles sont souvent les premières victimes de l’exclusion scolaire et sociale. Pour étayer sa position, il avance dix raisons fondamentales.

D'abord, il évoque le droit fondamental à l’éducation : « La Constitution congolaise et les traités internationaux (comme la Convention relative aux droits de l’enfant) reconnaissent le droit de toute personne à l’éducation, sans discrimination, y compris en raison de grossesse. » 
Ensuite, il insiste sur la nécessité de briser le cycle de la pauvreté : « Une éducation complète permet aux jeunes filles de mieux subvenir à leurs besoins et à ceux de leur enfant, réduisant les risques de pauvreté intergénérationnelle. »

Il ajoute que cette mesure favorise l’autonomisation des filles-mères : « Poursuivre l’école renforce leur estime de soi, leurs compétences, et leur donne les outils nécessaires pour prendre en main leur avenir. » Selon lui, permettre aux filles enceintes de continuer l’école contribue également à la réduction du taux d’abandon scolaire : « Exclure les filles enceintes aggrave le taux d’abandon scolaire chez les jeunes filles, un problème déjà critiqué en RDC. » Il évoque en outre la prévention des mariages précoces : « L'éducation agit comme un facteur de protection contre les mariages précoces, souvent imposés à cause d'une grossesse non planifiée. »

Concernant la santé, le professeur souligne : « Une fille instruite a plus de chances d’accéder à des soins de santé, de comprendre les bonnes pratiques de nutrition et de prévenir d’autres grossesses non désirées. » 


Il note également que cette politique contribue à réduire la stigmatisation : « En intégrant les filles enceintes dans le système éducatif, la société envoie un message fort contre la marginalisation et les jugements sociaux. » 


Il estime aussi que ces filles peuvent devenir des sources d’inspiration : « Une fille-mère qui réussit à obtenir son diplôme devient un exemple positif, inspirant d’autres filles à ne pas abandonner leurs rêves malgré les obstacles. »

Sur le plan économique, il insiste : « Une fille éduquée est plus susceptible de trouver un emploi, créer une entreprise ou participer activement à l’économie locale. » 

Enfin, il conclut avec une perspective d’équité : « Permettre aux filles enceintes de continuer leur scolarité est un acte concret pour promouvoir l’équité entre les sexes et lutter contre les normes patriarcales qui pénalisent les filles. »

Dans un contexte où les voix s’élèvent pour ou contre cette initiative, le professeur Edho Mukendi reste ferme dans sa conviction. Pour lui, défendre le droit des filles enceintes à l’éducation est non seulement un devoir moral, mais un levier essentiel pour bâtir une société plus juste et inclusive.

Stéphane Joël Kande
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