Une journée porte ouverte s’est tenue ce mardi à Kisangani, sur le site de l’agro-campus de l’Institut facultaire des sciences agronomiques de Yangambi (IFA/Yangambi), avec pour objectif de présenter au public les résultats d’un projet scientifique novateur basé sur la valorisation des plantes locales dans la lutte contre les ravageurs agricoles.
Le projet, porté par l’IFA Yangambi à travers son programme WAVE (Central and West African Virus Epidemiology), a bénéficié d’un appui financier de 85.000 dollars américains, dont 78.000 alloués par le Programme de soutien à la mise en œuvre durable des zones de savanes et de forêts dégradées (PSFD), en partenariat avec l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), et 7.000 dollars de contrepartie apportés par le laboratoire lui-même.
Le produit développé, baptisé Bio-IFA, est un bio-pesticide issu de plantes locales sélectionnées pour leurs propriétés répulsives et insecticides. Il est spécifiquement destiné aux agriculteurs, avec une approche participative : les producteurs sont accompagnés pour fabriquer eux-mêmes les extraits aqueux à base de feuilles locales, sans dépendre d’un système de vente formel. Toutefois, des formulations plus techniques, à base de solvants, pourraient faire l’objet d’une production structurée à terme, sous réserve d’une homologation officielle.
Testés en laboratoire et dans les champs d’organisations paysannes des territoires de Banalia, Isangi et Ubundu, ces bio-pesticides ont démontré une efficacité notable sur différentes cultures vivrières, maraîchères et pérennes. L’usage de ces solutions naturelles permet de limiter la toxicité et la pollution environnementale généralement associées aux pesticides de synthèse, tout en préservant la santé humaine, animale et la fertilité des sols.
Les sites de Yahuma et Opala, eux, n’ont pu être explorés pour des raisons d’insécurité, mais restent visés pour les étapes futures du projet. Pour pérenniser l’initiative et élargir son impact, les responsables du programme plaident pour une intensification de la sensibilisation, un renforcement des capacités techniques du laboratoire et une extension du projet à d’autres provinces, voire à l’échelle régionale, avec le soutien renforcé du gouvernement et des partenaires internationaux.
DLM
