La société civile Force Vive du groupement Basongora a tiré la sonnette d’alarme ce lundi 12 mai 2025, après avoir notifié 16 cas de violences sexuelles sur des jeunes filles mineures au mois d’avril dernier. Les victimes sont âgées de 2 à 7 ans.
Selon cette structure citoyenne, cette montée inquiétante des violences sexuelles au poste frontalier de Kasindi est notamment liée à la consommation excessive de boissons fortement alcoolisées par certains hommes.
« C'est un monitoring que nous avons commencé il y a de cela un mois sur la situation qui concerne notamment la protection de la femme et de l'enfant. Nous avons constaté avec amertume une montée en flèche de cas de viol sur mineures. Les victimes sont des enfants dont l'âge varie entre deux et sept ans », a expliqué Elie Ombeni, rapporteur adjoint de cette structure citoyenne.
Et d'ajouter : « Nous avons répertorié au moins 16 cas rien que pour le mois d'avril. C’est une situation alarmante dans le groupement Basongora. Les victimes, bien sûr, sont prises en charge par nos partenaires, qui sont les organisations non gouvernementales (ONG) ».
Les enquêtes menées par la Force Vive pointent plusieurs facteurs expliquant cette situation dramatique.
« D’après nos enquêtes, ces cas sont dus notamment à la consommation successive de boissons fortement alcoolisées. C’est un premier facteur. Un autre facteur que nous avons constaté, c’est celui des croyances fétichistes, parce que vous savez, nous vivons dans une communauté où il y a des gens qui croient qu’il faut avoir beaucoup d’argent, et on exige, selon eux, qu’il faut coucher peut-être avec un enfant de deux ans, un mineur… tout ça. Il y a aussi un autre facteur qui est celui des pistes, parce que vous savez, nous sommes à la frontière avec l’Ouganda, ayant des pistes par-ci par-là, des hommes en uniforme ont toujours tendance à s’en prendre à des filles mineures qui vont s’approvisionner en eau pour le service de vaisselle à la rivière Lubiriha », a-t-il ajouté.
Face à cette situation alarmante, un message fort a été lancé aux familles et à la jeunesse pour une prise de conscience collective.
« Aux parents, nous sommes en train d’appeler à bien prendre soin des enfants mineurs. La place des enfants, c’est à l’école. Chers parents, rassurez-vous que l’enfant est à l’école », a conclu Elie Ombeni.
Néhémie Paluku