L’amphithéâtre DG Jean-Claude Esuka de l’Institut Supérieur de Commerce (ISC) de Kisangani a servi de cadre à une conférence grand public, ce mercredi, autour du thème : « Nourrir son intelligence pour réussir et assurer le développement de la RDC : des solutions à pratique d’aujourd’hui ».
L’orateur du jour, le professeur Mosisi Moleka, s’est longuement appuyé sur une réflexion profonde autour du lien entre l’alimentation, la performance intellectuelle et le développement national.
Dès l’entame de son propos, le professeur Mosisi a posé un constat alarmant : « Il y a plusieurs institutions qui font des analyses sur le mal congolais. Pour moi, le mal congolais, c’est le fait qu’on ne mange pas bien, et cela silencieusement. Mon grand souci, c’est qu’on ne mange pas ».
Il dénonce un paradoxe persistant : « Nous sommes un pays au paradoxe inexplicable. Un pays riche mais pauvre. Un pays qui a des potentialités sur le plan agricole et minier, mais la population meurt de faim et accroupie dans la pauvreté. Il est temps de résoudre cette équation. La clé, c’est l’alimentation. »
Le professeur a insisté sur l’importance de respecter l’horloge biologique, soulignant que certains mangent de manière organisée, tenant compte des besoins du corps à chaque moment de la journée : « Il y a ceux qui mangent en respectant l’horloge biologique parce qu’en 21h, le corps a besoin de se reposer. »
Pour lui, il devient urgent que les autorités agissent de manière décisive : « Le gouvernement doit élaborer une politique quasi contraignante pour forcer les gens à manger. Exemple : créer dans les écoles les lieux pour la restauration, comme c’était à l’école. Parce que plus l’enfant mange bien, plus il réfléchit bien. »
Prenant la parole à son tour, le directeur général de l’Institut Supérieur de Commerce, Jean-Claude Esuka, a élargi la réflexion en introduisant le lien entre alimentation et entrepreneuriat. Selon lui, « En RDC, priorité des priorités, c’est la sécurité alimentaire qui est un besoin primaire. Un pays qui se développe doit d’abord assurer la sécurité alimentaire de sa population. »
Il a ajouté : « On est bloqué dans un besoin primaire, la nourriture. Il est difficile qu’on arrive à des innovations lorsque l’on est bloqué dans le besoin primaire. » Il en appelle à une implication collective : « Pour trouver la solution à ce problème alimentaire, chacun de nous doit entrer dans l’entrepreneuriat. »
La conférence s’est achevée par une session d’échange entre le public et l’orateur, marquée par un jeu de questions-réponses riche et interactif.
Judith Basubi