Ce moment de concertation, centré sur le « mariage civilo-militaire », s'inscrit dans un contexte marqué par des tensions récurrentes et des menaces persistantes sur cette portion stratégique de la RN44 reliant Mambasa à Makeke.
Parmi les décisions phares prises figure l’appel à une collaboration plus étroite entre civils et militaires. L’objectif est clair : instaurer un climat de confiance mutuelle et d’efficacité dans la lutte contre les menaces sécuritaires.
D'autres mesures viennent encadrer la vie quotidienne, à commencer par l’interdiction de vendre ou consommer de l’alcool avant 15h00, et la fin de toute diffusion musicale à partir de 21h00, signe d’un effort pour pacifier les nuits souvent agitées du groupement. Le commerce du cacao, activité économique majeure de la région, est désormais soumis à un contrôle renforcé.
L’achat de cacao non séché est proscrit, et les acheteurs doivent faire identifier leurs agents par les services de sécurité. De plus, aucun quartier général (QG) non reconnu ne sera toléré, une mesure destinée à réduire les poches d’activisme informel ou potentiellement menaçant.
Pour Grâce Kakundo Kasamba, coordonnateur de la NSCC/Babila Teturi, ces décisions marquent une étape importante dans la stabilisation de la zone.
« Elles visent à améliorer la sécurité et préserver la paix dans notre entité », affirme-t-il, insistant sur la responsabilité collective de chaque habitant pour la réussite de ce dispositif. La population est donc appelée à se conformer scrupuleusement à ces nouvelles règles, au risque de sanctions en cas de manquement.
À l’heure où l’Ituri demeure confrontée à de nombreux défis sécuritaires, Babila Teturi entend montrer qu’avec de la volonté, la cohabitation entre civils et forces de défense peut devenir un levier de paix durable.
Néhémie Paluku