Derrière les slogans et les campagnes colorées, quelle est la véritable efficacité du marketing non commercial face au drame des enfants de la rue ? C’est à cette question brûlante qu’a tenté de répondre Zickry Lubenga, étudiant de l’Université du CEPROMAD, dans un travail scientifique désormais salué par un grand jury.
Présenté et défendu en vue de l’obtention du grade de licencié en Management et Sciences Économiques, ce mémoire intitulé « L’impact du marketing non commercial dans la ville de Kisangani : cas des enfants de la rue » a été jugé recevable avec la mention « Grande Distinction ». Une reconnaissance qui vient confirmer la rigueur d’une recherche qui, au-delà de l’exercice académique, jette une lumière crue sur un phénomène trop longtemps banalisé.
L’enquête, menée auprès de 120 personnes (ONG, autorités, habitants et enfants eux-mêmes), révèle que les campagnes de sensibilisation n’ont qu’un impact modéré : efficacité évaluée à 3,2/5, visibilité jugée moyenne par plus de la moitié des répondants. Derrière ces chiffres, un constat sans appel : la communication repose encore massivement sur des supports traditionnels – affiches (40 %) et réunions communautaires (35 %) – tandis que les réseaux sociaux, pourtant essentiels pour toucher une jeunesse connectée, ne pèsent que 10 %.
Pour Zickry Lubenga, cette dépendance aux vieilles méthodes traduit un manque de vision stratégique et de coordination entre les acteurs. Il souligne que « la sensibilisation seule ne suffit pas. Sans accompagnement psychologique, éducatif et une véritable réinsertion sociale, les campagnes se perdent dans le vide ».
Le mémoire ne se contente pas de dresser un constat. Il propose des recommandations précises : renforcer la visibilité médiatique, investir les outils numériques, impliquer les communautés locales et assurer un suivi post-réinsertion. Autrement dit, sortir du discours pour bâtir des solutions durables.
En consacrant ce travail par une Grande Distinction, le jury n’a pas seulement salué la rigueur scientifique de l’auteur. Il a reconnu la portée sociale d’une recherche qui interpelle les décideurs : à Kisangani, l’avenir de centaines d’enfants ne se joue pas seulement dans la rue, mais aussi dans la capacité de la société à repenser sa communication et son engagement.
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