Le territoire de Mambasa est secoué par une recrudescence de cas de justice populaire. En l’espace de quelques semaines, trois incidents graves ont été enregistrés, poussant la société civile forces vives à tirer la sonnette d’alarme et à interpeller les autorités politico-militaires.
Dans une déclaration faite ce mardi 9 décembre 2025, Mungeni Yuma Imurani, coordonnateur de cette structure citoyenne, a dénoncé avec fermeté ces violences extrajudiciaires, survenues notamment au quartier Gabon, dans le groupement M’putu, ainsi qu’à Kilongui (PK18, axe Mambasa–Kisangani) et à 2 km de la route Nduye.
Un militaire tué à M’putu
Le dernier incident en date s’est produit dans la nuit du 8 au 9 décembre, vers 23h. Un militaire a été capturé par des habitants puis violemment roué de coups, avant de succomber à ses blessures.
« Nous condamnons avec la dernière énergie cet acte. La population ne peut pas se rendre justice elle-même. Elle doit collaborer avec l’armée, la police et les services compétents », a insisté Mungeni Yuma.
Deux autres cas déjà recensés
La société civile rappelle que ce drame s’ajoute à deux précédents épisodes :
À Kilongui, un militaire avait trouvé la mort dans des circonstances similaires, il y a environ trois mois.
Un autre cas avait été signalé il y a deux mois, à 2 km de la route Nduye, dans des conditions également liées à une justice populaire.
Avec ce troisième incident au quartier Gabon, la société civile parle désormais d’un « cycle dangereux » qui s’installe.
Appel à restaurer la discipline et la confiance
La société civile exhorte le commandant de la 31ᵉ Brigade à renforcer le contrôle des troupes, rappelant que les militaires doivent rester cantonnés en dehors des opérations autorisées.
« Quand les militaires vivent dans les quartiers, partagent l’alcool ou les stupéfiants avec les civils, la confusion s’installe et les dérapages deviennent inévitables », prévient Mungeni Yuma.
Il appelle à des enquêtes urgentes ainsi qu’à l’arrestation des auteurs, afin d’éviter l’impunité et de restaurer l’autorité de l’État.
— Néhémie Paluku & Vicko Meschack

