Tous unis contre l’ennemi !
D’aucuns n’ignorent que l’insécurité grandissante dans la province de l’Ituri a commencé le 17 décembre 2017.
Cela a déjà fait et continue à faire des milliers de morts, dont les vies ont été et sont atrocement ôtées, et leurs corps enterrés dans des fosses communes. Parfois, même, des corps jonchent les différents villages vidés de populations, ainsi que des millions de victimes regroupées dans plus de 70 sites de déplacés à Djugu, à Irumu, à Mambasa et à Mahagi.
Les groupes armés manipulés par des tireurs de ficelles connus exacerbent les violences contre les civils, occupent et exploitent les mines d’or, qui leur génèrent beaucoup de moyens financiers pour mieux organiser leurs entreprises criminelles.
Encore une fois, aujourd’hui, par la même voie, je viens interpeller la conscience tant individuelle que collective de tous les acteurs sociopolitiques, socioéconomiques, socioreligieux, socioculturels, de la société civile, des mouvements associatifs et de la jeunesse de la Province de l’Ituri, que celles et ceux qui, au lieu de privilégier l'unité et la solidarité dans la Province de l'Ituri, cèdent à la manipulation des tireurs de ficelles et cultivent l'ethnicisme, le clanisme, le tribalisme et le communautarisme pour alimenter les conflits entre les communautés, doivent savoir qu'ils ne sont pas des auteurs de ces doctrines qui ont commencé bien avant eux.
Les propos qu'ils tiennent peuvent les qualifier, mais qu'ils sachent que ce sont des paroles qui détruisent davantage l'unité et la solidarité qui unissaient notre province.
« Quand ces deux petits mots : unité et solidarité, qui ont un sens profond dans la vie collective, sont détruits, alors la division déchire la société. ».
Aucun de nous ne saurait effacer cette belle histoire ni les limites de nos entités qui nous unissent à jamais, ni s’en soustraire.
Non seulement les Hema et les Lendu, mais aussi toutes les autres communautés de l’Ituri, cohabitent et cohabiteront jusqu'à la fin du monde, comme ce fut le cas de nos grands-parents qui y vécurent ensemble en paix et y partagèrent, dans l’unité et la solidarité, ces valeurs culturelles historiques qui sont, malgré ces conflits, une richesse à exploiter pour le vivre-ensemble.
Alors, pourquoi nous entretuons-nous pour des conflits sans fondement qui ne profitent à aucun de nous ?
Les enjeux de ces conflits qui nous déchirent inutilement sont amplement économiques et dépassent les frontières de notre chère et belle Nation, la République Démocratique du Congo.
Nous devons faire un effort pour les comprendre et les démêler afin de favoriser le vivre-ensemble, ainsi que pour construire la paix et la sécurité dans notre province de l’Ituri.
Nous devons également travailler à développer nos richesses afin que l’Ituri cesse d’être un marché pour toutes sortes de produits destinés à l’Ouganda et un lieu stratégique pour son approvisionnement en or.
Cela s’illustre par quelques cas typiques :
À qui profite l’or qu’exploitent les groupes armés et d’autres réseaux mafieux ou criminels à Djugu, à Irumu, à Mambasa et à Mahagi ?
Cet or est vendu où ? En Ouganda. N’est-ce pas que notre gouvernement perd 140 millions de dollars américains par an à cause de notre ignorance ?
À qui profitera le pétrole du lac Albert ? Depuis 2022, l’Ouganda exploite ce pétrole pendant que nous continuons à alimenter ces conflits sans fondement, occasionnant de nombreux désastres humanitaires dont sont victimes nos enfants, frères et sœurs, grands-parents et parents, déshumanisés dans des sites de déplacés.
Ces tireurs de ficelles, à cause de ces richesses que nous avons dans le sous-sol en Ituri, à savoir : le pétrole du lac Albert, l'or, l'uranium, le diamant, et celles du sol, entre autres la végétation, la faune et la flore, etc., n'accepteront jamais que nous soyons unis et que nous construisions notre province.
C’est pourquoi, acceptons de nous mettre ensemble pour discuter des vrais enjeux de ces conflits qui n’ont rien à voir avec des causes souvent évoquées dans des ateliers de réflexion ou de formation sur la résolution ou la gestion des conflits, afin de favoriser la paix et la sécurité dans l’ensemble de la Province de l’Ituri et de nous constituer un front commun contre la manipulation du Rwanda, qui se manifeste par des traîtres trahissant notre chère et belle nation, le grand Congo, dans la Province du Nord-Kivu, aux côtés des forces spéciales du Rwanda, RDF labellisées M23/AFC, qui violent manifestement la souveraineté et l’intégrité territoriale de notre pays.
In fine, aucune rébellion, ni aucun mouvement subversif ou insurrectionnel ne peut nous libérer de ce joug dans lequel ils veulent nous maintenir éternellement.
Les seuls moyens de nous en libérer définitivement sont la prise de conscience individuelle et collective, la compréhension de l’importance de ce don céleste qu’est notre pays, la RDC, dans toute sa grandeur de 2 345 410 km² et tout ce qui s’y trouve, et de savoir ce que nous devons faire ensemble pour le conserver intact et intangible, ainsi que pour le construire et le développer durablement.
Ni frustration électorale ni aucune raison ne peuvent justifier la trahison contre le grand Congo, notre Nation.
Fait à Kinshasa, le 18 mars 2025.
Hon. ALYEGERA NYAKULINDA Moïse