Mambasa/Molokaye : le chef du village alerte sur l’abandon scolaire et interpelle les autorités nationales compétentes

0
Le chef du village de Molokaye, situé à environ 115 kilomètres de Mambasa centre sur la Route nationale numéro 4, lance un cri de détresse face à la précarité de l’éducation dans sa communauté, oubliée des programmes gouvernementaux.

« Le chef du village de Molokaye lance un appel à toute personne de bonne volonté de venir en aide », a-t-il déclaré en évoquant la situation alarmante de l’unique école du village. 

« Nous avons une petite école qui constitue trois salles (3) dont l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN en sigle) nous a aidé à construire, mais cette école est inachevée puis l'école n'est pas fonctionnelle, manque de prendre en charge le personnel, pas de suivis. »

La population locale tente de pallier ce vide, mais les efforts restent limités. 

« Nous essayons ensemble avec la communauté, nous faisons trop d'efforts d'amener les enseignants ailleurs pour venir enseigner nos enfants, puisque dans notre village nous sommes des alphabètes qui n’ont pas eu la chance d’aller sur le banc de l’école. Ça arrive un moment où les enseignants retournent chez eux, manque de moyens pour le vivre, de prendre en charge. Nous n’avons pas de source de revenus pour aider les encadreurs pour nos enfants. Mais nous avons besoin que nos enfants puissent connaître comment lire et écrire, c’est ça notre souhait », a expliqué le chef Selenge Cefo.

La situation est d’autant plus critique que la population n’a pas accès aux bénéfices de la gratuité de l’enseignement annoncée au niveau national. 

« Nous allons payer les enseignants comment avec trop de difficulté que nous avons ? La population de Molokayi n’a pas une place où il peut s’exercer pour prendre les enfants. Encore nous sommes en pleine gratuité mais nous n’en bénéficions rien du tout chez le chef de l’État pendant que les autres en bénéficient. D’autres cas, nous sommes menacés avec les animaux du parc car nous cultivons pour nourrir la famille. »

Le chef, qui parle au nom de toute la communauté, interpelle les autorités. 

« Notre gouvernement pense aussi en nous, comment voir notre éducation ? Nous écoutons par-ci par-là des besoins que le gouvernement fait de dons. Nous passons et voyons ce que le chef de l’État a offert, de construction de différents bâtiments publics, mais chez nous à Molokayi nous n’avons rien bénéficié. Pourquoi, alors que nous sommes à la Route nationale numéro 4 ? Nous avons droit de bénéficier du projet de l’État comme les autres sont bénéficiaires. Nous tous, nous sommes des Congolais. Notre appel surtout pour l’éducation, car nous en avons besoin pour les enfants du milieu pour que nous puissions avoir de personnes intellectuelles, de savoir lire et écrire. »

Néhémie Paluku, depuis Molokaye.
Tags

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires
Enregistrer un commentaire (0)

#buttons=(Accepter !) #days=(20)

Nous utilisons les cookies pour vous garantir une bonne expérience fluide sur notre site . Learn More
Accept !
To Top