La MONUSCO a remis, ce vendredi 25 avril 2025, un premier lot de matériel de construction à l’Office des Routes pour la réhabilitation urgente du pont Semuliki, situé à 20 kilomètres de la ville de Beni, sur la route menant à Kasindi, dans la province du Nord-Kivu.
Ce pont, essentiel pour le commerce entre la cité frontalière de Kasindi-Lubiriha et les villes de Beni et Butembo, menaçait de s’effondrer, ce qui aurait provoqué une coupure dramatique du principal axe d’import-export du Grand Nord-Kivu.
« Nous avons douze conteneurs. Le pont que nous avons, c’est un pont accro de 35 mètres. Alors tout le pont complet est dans les douze conteneurs. Ce que nous avons, ici c’est le premier conteneur qui contient des panneaux. Les conteneurs qui vont arriver vont contenir un pont complet accro 700xs d’une portée de 35 mètres, avec une capacité de plus de 25 tonnes. C’est-à-dire que, au lieu de donner une partie, la MONUSCO a choisi de donner tout le pont au complet qui pourra servir aujourd’hui et demain pour pallier les problèmes futurs du pont que nous avons », explique Nana Ombeni Kambale.
Quelques jours plus tôt, les autorités avaient interdit la traversée du pont Semuliki aux véhicules de plus de 25 tonnes, après la découverte de fissures alarmantes, faisant craindre un effondrement imminent.
Cette décision faisait suite à une réunion d’urgence tenue le 21 avril à Beni, en présence du gouverneur du Nord-Kivu, de la FEC/Beni, de la DGDA, de l’Office des Routes et de la MONUSCO, afin de sauver cet ouvrage vital pour l’économie de la région.
Parmi les mesures prises : la suspension du trafic des véhicules lourdement chargés entre Kasindi et Beni. Toutefois, une exception a été envisagée pour les produits pétroliers, qui ne peuvent être déchargés à Kasindi, afin d’éviter les pénuries dans la région.
Le pont Semuliki est un axe stratégique, reliant Kasindi à Beni, et assurant à la fois l’entrée et la sortie des marchandises dans le Grand-Nord.
« Toutes les marchandises qui arrivent au Grand-Nord passent par ce pont, et toute la production de la région destinée à l’exportation passe toujours par ce pont. »
La remise officielle du premier lot de matériel s’est déroulée en présence de la société civile et des représentants de la FEC/Beni, marquant ainsi une étape importante vers la sécurisation de cette infrastructure.
Pour Dieudonné Okunji, chef de brigade de l’Office des Routes à Beni, cette assistance rapide de la MONUSCO a été salutaire.
« Nous sommes tellement satisfaits parce que, aujourd’hui, nous sommes tellement inquiets parce que le trafic est interrompu. Voilà pourquoi nous sommes tellement joyeux de voir comment la MONUSCO nous a aidés à trouver la solution par rapport au problème du pont. Nous venons à peine de recevoir les éléments ou matériels du pont, je pense si tout va bien, à partir de lundi, on peut aller commencer les travaux. »
Même satisfaction du côté de la FEC/Beni, qui a salué ce geste salutaire de la MONUSCO face à un enjeu économique et social de taille pour toute la région.
Hilter Mulimani