La clôture de la Table Ronde sur l’appropriation du Genocost et la reconnaissance du génocide congolais a eu lieu ce 3 avril, marquant une étape importante dans la mémoire collective du peuple congolais. L’événement s’est déroulé en présence de nombreuses personnalités politiques, dont la Ministre d’État en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, et d'autres autorités étatiques, soulignant l'engagement du gouvernement congolais envers la commémoration du génocide.
Une table ronde inclusive pour une reconnaissance globale
Cette rencontre a rassemblé des Congolais issus de divers horizons, des régions du pays et des secteurs de la société. L’objectif principal était d’établir des stratégies pour promouvoir l’appropriation du Genocost au niveau national et sa reconnaissance internationale. Ce processus implique plusieurs aspects de la vie du peuple congolais : l’éducation, la culture, les médias, la justice, l’économie et la diplomatie.
Selon la ministre Thérèse Kayikwamba, cette Table Ronde a permis de poser « les jalons et les bases très importantes pour le travail de commémoration et de vérité que la RDC va pouvoir entamer ». Elle a également exprimé la disponibilité du gouvernement à contribuer à la réalisation des objectifs fixés pendant l'événement.
Une étape décisive dans le devoir de mémoire
La Table Ronde a permis de souligner l’importance de la mémoire et de la reconnaissance des victimes du génocide congolais. Les échanges ont insisté sur le rôle de l’éducation dans la transmission de cette histoire, en intégrant le Genocost dans les programmes scolaires.
La Ministre des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement du gouvernement envers cette cause, soulignant que les victimes du génocide congolais ne seraient jamais oubliées. « Vous n'êtes pas seules(...) et vous ne serez jamais seules », a-t-elle déclaré, s'adressant aux victimes et à leurs familles. Cette déclaration montre la volonté de l'État congolais de structurer un accompagnement solide et durable pour les victimes.
L’accompagnement du gouvernement et les recommandations pour l'avenir
Le directeur général du fonds national des victimes des violences sexuelles liees aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la securite de l’humanite (FONAREV), Patrick Fata, a exprimé que cette Table Ronde n’était qu’une première étape et qu'il revenait aux ministères de concrétiser les recommandations formulées.
« Nous allons travailler à accompagner les ministères qui ont signé l'acte d'engagement à matérialiser les différentes recommandations. Celles-ci sont essentielles pour nous aider à réaliser la mission de sensibilisation, un élément clé dans le processus de réparation et de reconnaissance des génocides », a-t-il affirmé.
Ce message souligne l'engagement du gouvernement à mettre en œuvre les mesures de réparation, à la fois au niveau national et international, pour reconnaître le génocide et rendre justice aux victimes.
La reconnaissance du Genocost : un processus incontournable
L’appropriation du Genocost et la reconnaissance du génocide congolais ne doivent pas rester des concepts éloignés de la réalité quotidienne des Congolais. Pour cela, la mémoire doit être intégrée dès le plus jeune âge dans les systèmes éducatifs à tous les niveaux, du primaire à l'université.
Le concept du Genocost doit « devenir une partie de nous », a souligné le directeur général de Fonarev. Il s’agit de rendre cette histoire accessible à tous, d’une manière qui permette au peuple congolais de s’en approprier et de la transmettre aux générations futures.
Cette table ronde co-organisée par la Commission inter institutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux victimes (CIA-VAR) et FONAREV, du 31 mars au 3 avril 2025, a constitué un moment clé dans la reconnaissance du génocide congolais.
Elle a permis de poser les bases de l’éducation à la mémoire, du soutien aux victimes, et de l’engagement du gouvernement pour obtenir une réparation et une reconnaissance internationales. Le travail commencé lors de cette rencontre promet de marquer l’histoire du Congo et de contribuer à la guérison collective du pays.
Dido LIBOGA