Après dix jours d’une détention jugée arbitraire, 407 agents de la société de gardiennage Congo Astral Company (CAC) ont retrouvé la liberté à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba. L’annonce a été faite le vendredi 22 août par l’ONG Justicia ASBL, qui dénonce une violation flagrante des droits humains et des procédures assimilées à une véritable séquestration.
D’après les autorités locales, les agents de la CAC avaient été interpellés pour avoir porté des uniformes considérés comme trop similaires à ceux des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), ainsi que pour la détention de matériels supposés à caractère militaire. Une accusation que rejette fermement la société, soutenue par l’ONG Justicia ASBL, qui rappelle que la CAC disposait de toutes les autorisations légales nécessaires pour équiper ses agents.
Pour Thimoté Mbuya, président de Justicia ASBL, cette arrestation collective s’apparente à un abus de pouvoir.
« Ces agents ont été privés de liberté pendant plus d’une semaine sans savoir pourquoi, ni même recevoir d’actes officiels justifiant leur détention », déplore-t-il, exigeant que des sanctions exemplaires soient prises contre les responsables de cette privation de liberté.
Si elle salue la libération des agents, Justicia ASBL interpelle les entreprises de gardiennage en RDC à davantage de vigilance et à un respect strict de la réglementation. Pour l’ONG, le flou qui entoure souvent les pratiques de certaines sociétés expose leurs agents à des arrestations intempestives et à des conflits avec les autorités.
Cette affaire met en lumière les tensions récurrentes entre les sociétés privées de sécurité et les institutions étatiques. Dans un contexte marqué par l’insécurité dans plusieurs régions du pays, ces sociétés jouent un rôle de plus en plus important dans la protection des biens et des personnes. Cependant, leur encadrement légal reste fragile, ce qui ouvre la voie à des abus tant du côté des opérateurs privés que des autorités publiques.
Moïse Kashala