Lubumbashi, 22 août 2025 – Dans les milieux politiques comme au sein de la société civile, un constat revient avec insistance : le gouverneur sortant du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, semble marcher dans les pas de son prédécesseur, Richard Muyej Mangez Mans, tant les similitudes entre leurs parcours interpellent.
À l’image de Richard Muyej, longtemps présenté comme un proche du pouvoir central avant de connaître un isolement politique puis une démission forcée, Jacques Kyabula traverse aujourd’hui une zone de turbulences. Plusieurs observateurs pointent des ressemblances frappantes :
Une proximité initiale affirmée avec Kinshasa, suivie de signaux de méfiance et de tensions avec certains cercles du pouvoir.
Une gouvernance critiquée, sur fond de contestations sociales, notamment dans les secteurs miniers et administratifs.
Un isolement progressif sur la scène politique locale, malgré une image de « gouverneur proche de la population » entretenue depuis son arrivée.
À l’époque, Richard Muyej avait quitté son fauteuil sous la pression, officiellement pour raison de santé, mais dans un contexte politique lourd et instable. Aujourd’hui, certains analystes estiment que Jacques Kyabula pourrait connaître le même sort, alors que les signaux de fragilisation se multiplient.
Cette comparaison soulève des inquiétudes quant à la stabilité du Haut-Katanga, une province stratégique et véritable poumon économique de la RDC. Les grèves récurrentes dans les entreprises minières, la montée des frustrations sociales et les rivalités politiques régionales accentuent la fragilité de la gouvernance provinciale.
Pour plusieurs analystes, la fonction de gouverneur dans l’ex-Katanga ressemble à une « malédiction » : un poste prestigieux, mais éphémère, pris dans l’étau des rapports de force entre Lubumbashi et Kinshasa.
Le parallèle entre Jacques Kyabula et Richard Muyej alimente donc un débat politique et citoyen sur la capacité des gouverneurs katangais à résister aux pressions et à gouverner durablement dans un climat aussi tendu.
Par Moïse Kashala
