À Mambasa, la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH) dénonce une situation alarmante. Depuis l’implantation d’éléments FARDC dans la bourgade de Lelesi, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Biakato Centre, la population vit sous la terreur d’exactions graves attribuées à un officier militaire identifié comme « S2 ».
Selon des témoignages recueillis par la CRDH, cet officier se rend coupable d’arrestations arbitraires, d’abus d’autorité et d’actes d’exploitation humaine qui bafouent les droits fondamentaux.
Les faits rapportés sont accablants : des hommes arrêtés pour des motifs discutables, enfermés plusieurs jours pour non-paiement du jeton de Salongo, des ingérences militaires dans les affaires conjugales ou encore dans les différends fonciers.
Plus inquiétant encore, les détenus sont soumis à des traitements humiliants : déshabillés, contraints de porter des sacs et exploités pour exécuter des corvées au profit de l’officier incriminé, allant de la lessive à la cuisine, en passant par le puisage d’eau ou le travail aux champs.
Des amendes exorbitantes sont ensuite imposées aux familles pour obtenir leur libération. Même des femmes n’ont pas échappé à ces pratiques dégradantes.
La CRDH affirme avoir documenté au moins sept cas de victimes, dont les identités sont protégées en vue d’éventuelles poursuites judiciaires. Pour son coordonnateur territorial, Ram’s Malikidogo, la situation ne peut plus durer.
« Ce militaire est en train de briser dangereusement le mariage civilo-militaire dans notre entité. Il doit être relevé de ses fonctions et répondre de ses actes », martèle-t-il, appelant à une mutation immédiate de l’officier hors de Lelesi et à son interpellation devant la justice.
Dans un message ferme, l’organisation exige l’ouverture d’une enquête indépendante afin d’établir toutes les responsabilités et garantir justice aux victimes.
À Lelesi, le climat de peur et d’injustice persiste, mais la voix de la CRDH vient rappeler que la dignité humaine et l’État de droit ne sauraient être foulés aux pieds par ceux-là mêmes censés protéger la population.
Néhémie Paluku