Un nouveau massacre de civils vient raviver l’horreur dans le territoire d’Irumu, en Ituri. Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, des attaques attribuées aux rebelles ADF-NALU ont frappé les zones de Komanda et Walese-Vonkutu, pourtant sous présence conjointe des FARDC, de la MONUSCO et des forces ougandaises (UPDF). La société civile provinciale s’insurge contre ce drame qui soulève de sérieuses interrogations sur l’efficacité du dispositif sécuritaire dans la région.
Selon les structures locales, à Walese-Vonkutu, cinq civils ont été tués, plusieurs maisons incendiées et des biens emportés. Mais c’est dans la chefferie de Basili, à Komanda centre, que l’horreur atteint un sommet : au moins 38 morts, dont 32 fidèles exécutés à l’intérieur d’une église en pleine prière. Le bilan fait également état de 17 blessés, quatre véhicules calcinés, des maisons détruites, des boutiques pillées, et des civils enlevés pour transporter des biens volés vers la brousse.
Face à ce carnage dans une zone déclarée sécurisée, la coordination provinciale de la Société civile forces vives de l’Ituri exprime sa colère. Son porte-parole, Dieudonné Losa, s’indigne de la passivité des autorités.
« Ce n’est pas possible qu’on puisse tuer des civils comme ça dans une zone où l’alerte avait été lancée bien avant. Aucune disposition sérieuse n’a été prise, et malheureusement, le pire est arrivé», dénonce Dieudonné Losa
Il réclame une réaction immédiate et musclée de l’État congolais :
« Nous demandons une opération de grande envergure pour retrouver les personnes kidnappées, mais aussi pour traquer, neutraliser et traduire en justice tous ces criminels. L’Ituri doit être épargnée de ce bain de sang permanent. Trop, c’est trop ! », déplore t'il.
La société civile appelle au renforcement des effectifs, à la restauration de l’autorité de l’État et à une protection effective des populations civiles, lassées de compter les morts dans une région minée par la violence armée et l’inaction répétée.
Néhémie Paluku & Vicko Meschack