L’Ituri s’est réveillée une fois de plus dans la douleur et l’effroi. Dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025, un massacre sanglant a endeuillé la localité de Komanda centre, située dans la chefferie de Basili, territoire d'Irumu. Au moins 48 civils ont été froidement abattus, dont 45 membres du mouvement catholique « Croisade eucharistique » tués à l’intérieur même d’une église, et cinq autres dans les quartiers voisins.
Profondément choqué par cette tuerie, Pius Kambale Kambalume, député national élu de Mambasa, a exprimé son indignation et exigé un renforcement urgent de la présence militaire dans la région. Dans une déclaration empreinte d’émotion, il a fustigé une attaque qu’il qualifie de « très, très, très aberrante », tout en saluant la mémoire des victimes.
L’élu met en garde contre la dégradation alarmante de la sécurité sur les axes stratégiques de l’Ituri, notamment les routes nationales 4 et 44, devenues de véritables pièges pour les civils. Il appelle les autorités militaires à combler les vides sécuritaires laissés par le redéploiement des troupes et à intensifier les patrouilles pour prévenir de nouveaux drames.
Ce carnage survient alors que les rebelles ADF, visés par d’intenses frappes des FARDC et des forces ougandaises (UPDF), sont en recul dans les chefferies de Walese-Vonkutu et Babila-Bakwanza. Pour le député Kambale, cette débâcle ennemie pourrait pousser les miliciens à multiplier les représailles dans les zones voisines, comme Komanda, d’où la nécessité de redoubler de vigilance.
Alors que les efforts militaires se poursuivent, le massacre de Komanda vient rappeler l’urgence d’une protection efficace des populations civiles, principales victimes d’une insécurité chronique qui gangrène l’est du pays depuis trop longtemps.
Néhémie Paluku