RDC : sans dialogue national inclusif, les accords de Washington et de Doha ne garantiront pas la paix durable (Société civile)

0
Un document de la société civile consulté par Congo1.cd met en garde contre une paix “sur papier”.

Les accords que s’apprêtent à conclure Félix Tshisekedi et Paul Kagame, sous la facilitation de Donald Trump, ne mèneront pas à une paix durable tant qu’un dialogue intercongolais inclusif ne sera pas convoqué. C’est l’alerte lancée par plusieurs organisations de la société civile congolaise dans une déclaration dont Congo1.cd a obtenu copie.

Dans ce document, les organisations reconnaissent que les processus de Washington et de Doha ont permis de rassembler autour d’une même table le gouvernement congolais, le gouvernement rwandais et les rebelles de l’AFC/M23. Mais elles estiment que, malgré les cessez-le-feu successifs, la réalité sur le terrain demeure alarmante.

Elles citent notamment la poursuite des violences à Kamanyola, Mwenga et dans les environs d’Uvira, où un regain d’affrontements fait craindre une nouvelle escalade dans l’Est du pays.

Pour la société civile, ces processus internationaux souffrent d’une faiblesse majeure : ils ne prennent en compte qu’une partie des acteurs impliqués dans la crise. 

En limitant le dialogue à la RDC, au Rwanda et au M23, “on occulte des groupes armés influents, des forces étrangères présentes sur le sol congolais et les voix essentielles des communautés locales, de l’opposition non armée et de la société civile”.

Les signataires appellent ainsi la communauté internationale — États-Unis, Qatar, Union africaine et autres partenaires — à user de toute leur influence pour imposer un environnement favorable à un dialogue intercongolais urgent. Ils insistent notamment sur :

- Le respect strict et élargi du cessez-le-feu,
- L’application intégrale de la résolution 2773 du Conseil de sécurité,
- Le retrait inconditionnel des troupes rwandaises,
- Ma fin du soutien étatique aux groupes armés,
- La rationalisation des mécanismes de suivi.

La société civile exhorte également le président Félix Tshisekedi à convoquer rapidement un dialogue national “véritablement inclusif”, conforme au pacte social prôné par les Églises catholique et protestante. 

Ce processus devrait selon elle déboucher sur des engagements contraignants pour toutes les parties, notamment en matière de réunification du pays, de restauration de l’autorité de l’État, de désarmement, de réformes structurelles prioritaires et de préparation des prochaines élections générales.

Pour les organisations signataires, retarder la tenue de ce dialogue revient à accepter de facto la partition du pays, alors que des portions de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont déjà sous contrôle de forces étrangères ou d’administrations parallèles imposées par l’AFC/M23.

La société civile prévient : sans une solution interne, inclusive et structurante, les accords de Washington et de Doha ne resteront que “des avancées diplomatiques sans effet concret sur la paix”.

La Rédaction 
Tags

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires
Enregistrer un commentaire (0)

#buttons=(Accepter !) #days=(20)

Nous utilisons les cookies pour vous garantir une bonne expérience fluide sur notre site . Learn More
Accept !
To Top