Ituri : Neuf déplacés tués à Djangi, la communauté Hema accuse les miliciens CODECO d’extermination ciblée

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Un nouveau drame endeuille l’est de la République Démocratique du Congo. Le site de déplacés de Djangi, situé dans le village de Njala, groupement Buku, chefferie de Bahema Nord, a été attaqué ce matin par des miliciens présumés du groupe armé CODECO, faisant au moins neuf morts et douze blessés graves selon un bilan provisoire. 

L’assaut, mené aux premières heures du jour, a semé la terreur parmi les déplacés, surpris en pleine nuit par des assaillants venus en coalition depuis les secteurs de Walendu-Bindi, Walendu-Tatsi et Walendu-Bitsi. Parmi les victimes figure une institutrice du site, Jeanne, enseignante à l’école primaire locale.

Témoin direct du drame, M. Charité Banza, acteur communautaire, a exprimé par téléphone son désarroi face à l’ampleur de l’attaque. 

« Ces déplacés ont été massacrés sérieusement. Certains blessés sont entre la vie et la mort. Ce qui nous choque, c’est que cela arrive alors qu’un dialogue est en cours à Aru entre groupes armés. Cela ressemble à une distraction, pendant que d'autres planifient des tueries en coulisses. » 

Il fustige l’absence totale d’intervention des forces censées protéger la population, alors même que le site se trouve à proximité d’un camp de la MONUSCO et dans une zone contrôlée par les FARDC. 

« Aujourd’hui, les déplacés ont été laissés à leur triste sort. Ni la MONUSCO, ni les FARDC ne sont intervenues pour empêcher ce carnage. Il y a eu aussi pillage systématique des biens de ces innocents. »

Face à ce qu’il qualifie de violation flagrante des droits humains, Charité Banza interpelle l’État congolais et la communauté internationale à travers la MONUSCO, appelant à une reconnaissance officielle de la gravité de l’événement. 

« Nous demandons l’arrestation immédiate des responsables de CODECO, même ceux qui participent au dialogue à Aru. Ils doivent répondre de leurs actes devant la justice. » 

Il exige deux engagements immédiats de la part de l’État : garantir la sécurité effective de tous les déplacés internes, et réparer les préjudices subis par les familles des victimes, désormais plongées dans le deuil, la pauvreté et la déscolarisation.

En guise de solution urgente, M. Banza lance un appel à une riposte militaire conjointe entre les FARDC et la MONUSCO, et réclame aussi le renforcement de la présence des UPDF (forces armées ougandaises), dont il juge la présence dissuasive. 

« Là où l’armée ougandaise est déployée, il y a un minimum de tranquillité. Sinon, la communauté Hema risque l’extermination par ces miliciens. » 

L’attaque de Djangi, une de plus dans une longue série de violences, témoigne une fois encore de la vulnérabilité persistante des civils dans les zones de conflit de l’Ituri.

Néhémie Paluku 
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